Comment se porte le marché immobilier ?
Â
CENTURY 21 ORTHEZ vous dévoile le compte-rendu de Laurent VIMONT, président de CENTURY 21 FRANCE, concernant la tendance du marché immobilier durant le 1er semestre 2020.
Â
" 2019 fut exceptionnel en termes dâactivitĂ© (1 076 000 transactions rĂ©alisĂ©es : du jamais vu en France), et en dĂ©but dâannĂ©e 2020, le marchĂ© immobilier de lâancien continuait sur cette lancĂ©e.
Â
Le nombre de ventes Ă©tait en hausse de 6,8% pour les appartements et de 7,6% pour les maisons (comparĂ© Ă la mĂȘme pĂ©riode en 2019) selon le RĂ©seau CENTURY 21, sociĂ©tĂ© du groupe Nexity. Les prix au mÂČ augmentaient lĂ©gĂšrement avec respectivement +1,3% et +3,5% sur ces segments. Les achats destinĂ©s Ă lâacquisition dâune rĂ©sidence principale reculaient (63,9% contre 68,2% Ă la mĂȘme Ă©poque en 2019), tandis que les investissements locatifs poursuivaient leur progression pour reprĂ©senter 30,3% des transactions (14,8% de plus quâun an auparavant) atteignant ainsi un nouveau record. Les taux dâintĂ©rĂȘt tangentaient les niveaux les plus bas, la demande Ă©tait soutenue. Tout allait bien donc. TrĂšs bien mĂȘme.
Â
Le 17 mars, le confinement mit le marché en pause forcée.
Â
Les agences du RĂ©seau CENTURY 21, comme la majoritĂ© des agences immobiliĂšres en France, fermĂšrent leurs portes au public et cessĂšrent toute activitĂ© commerciale, Ă lâexception de quelques transactions qui aboutirent (les offres entre acquĂ©reurs et vendeurs ayant dĂ©jĂ Ă©tĂ© acceptĂ©es avant le confinement). Le marchĂ© immobilier se mit en mode « off » durant huit semaines jusquâĂ la levĂ©e du confinement le 11 mai dernier.
Â
Â
Depuis, quâen est-il ?
Â
Â
En France
Â
Le trafic du site Internet century21.fr, aprĂšs avoir chutĂ© de 50% durant le confinement, a enregistrĂ© un record dâaudience au mois de mai (+10% par rapport Ă lâan passĂ©) avec plus de 3,1 millions de visiteurs.
Â
MĂȘme si le nombre de ventes est en retrait de 27,6% par rapport Ă lâan dernier (sur un semestre amputĂ© de 8 semaines), la demande est particuliĂšrement forte. Elle cumule celle des mĂ©nages qui avaient entamĂ© leur dĂ©marche avant le confinement et celle des candidats acquĂ©reurs pour lesquels cette pĂ©riode inĂ©dite a provoquĂ© lâenvie dâacheter.
Â
Dans ce contexte oĂč lâoffre est toujours largement infĂ©rieure Ă la demande, il Ă©tait prĂ©visible que les prix ne baisseraient pas. Ils augmentent mĂȘme entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2020 de +2,3% pour les maisons et de +3,1% pour les appartements pour atteindre en moyenne respectivement 2160⏠le mÂČ et 3638⏠le mÂČ : des niveaux historiques.
Â
Cette hausse sâest rĂ©percutĂ©e sur le montant moyen dâune transaction.
Un appartement sâacquiert dĂ©sormais Ă 214 123⏠en moyenne, une maison Ă 241 505âŹÂ : des records Ă©galement.
Â
Les acquĂ©reurs Ă©tant nombreux, les vendeurs nâont aucune raison dâaccepter une offre trop basse : les Ă©carts de prix sâen font le reflet et se rĂ©duisent passant de 5,6% au 1er semestre 2019 Ă 5,1% au 1er semestre 2020 (-9%).
En outre, les conditions dâoctroi de crĂ©dit se durcissant, les acquĂ©reurs sont moins enclins Ă nĂ©gocier au risque de voir leur emprunt refusĂ© sâils en font la demande aux Ă©tablissements bancaires dans quelques mois.
Â
Est-ce que les logements acquis sont plus grands quâavant et rĂ©pondent Ă ce dĂ©sir dâespace provoquĂ© par le confinement ? Pas du tout. La superficie moyenne dâune maison Ă©tait de 115,7 mÂČ avant le confinement, elle est de 115,2 mÂČ depuis, tandis quâun appartement achetĂ© faisait en moyenne 59,1 mÂČ, il en fait 57,8 mÂČ dĂ©sormais. Le principal obstacle Ă acquĂ©rir plus grand tient sans aucun doute au prix.
Â
Intention nâest pas action.
Â
Les requĂȘtes des internautes souhaitant « acheter une rĂ©sidence secondaire » progressent de 57%, et la requĂȘte « maison de campagne » augmente de 156%.
Â
Pourtant, depuis le 11 mai 2020, les transactions sont essentiellement destinĂ©es Ă la rĂ©sidence principale dont la part remonte Ă 68,3%, tandis que les rĂ©sidences secondaires ne reprĂ©sentent pour le moment que 4,3% des achats et les acquisitions au titre de placement sont en retrait par rapport Ă lâavant-confinement (27,3% des transactions).
Â
Les moins de 40 ans représentent prÚs de 50% des acquéreurs depuis la fin du confinement, leur part est en hausse par rapport au 1er trimestre 2020.
Â
Ceux qui sâattribuent la plus grande part des acquisitions sont ceux qui conjuguent donc les trois motivations essentielles : un toit pour la famille, la constitution dâun patrimoine et la recherche dâune sĂ©curitĂ©.
Â
Â
A Paris
Â
10 mÂČ supplĂ©mentaires en moyenne pour les logements acquis aprĂšs le confinement (en comparaison avec ceux achetĂ©s Ă la mĂȘme pĂ©riode en 2019). Sur le 1er semestre 2020, la superficie dâun appartement parisien sâĂ©tablit Ă 53 mÂČ (un record), peu importe que le prix moyen au mÂČ ait grimpĂ© aussi (+7,4% entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2020). Il atteint dĂ©sormais 10 671âŹ, soit son plus haut historique.
Â
Le montant moyen dâune transaction parisienne sâenvole : +17,2% (entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2020) pour atteindre 547 022âŹ.
Â
Pour financer cette hausse, les Parisiens allongent la durĂ©e de leur crĂ©dit (21,7 ans en moyenne) et augmentent la quotitĂ© de financement par emprunt (68,3%).La Capitale suit la tendance nationale : ces achats sont essentiellement destinĂ©s Ă lâacquisition de la rĂ©sidence principale et leur proportion reprĂ©sente 60,3% des transactions (versus 55,9% un an auparavant). Ce phĂ©nomĂšne sâest amplifiĂ© aprĂšs le confinement : la part des acquisitions au titre de rĂ©sidence principale a augmentĂ© de 8,2% en comparaison Ă la mĂȘme pĂ©riode lâan passĂ©.
Â
Â
En Ile-de-France
Â
10 mÂČ supplĂ©mentaires en moyenne pour les logements acquis aprĂšs le confinement (en comparaison avec ceux achetĂ©s Ă la mĂȘme pĂ©riode en 2019). Sur le 1er semestre 2020, la superficie dâun appartement parisien sâĂ©tablit Ă 53 mÂČ (un record), peu importe que le prix moyen au mÂČ ait grimpĂ© aussi (+7,4% entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2020). Il atteint dĂ©sormais 10 671âŹ, soit son plus haut historique.
Â
Le montant moyen dâune transaction parisienne sâenvole : +17,2% (entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2020) pour atteindre 547 022âŹ. Pour financer cette hausse, les Parisiens allongent la durĂ©e de leur crĂ©dit (21,7 ans en moyenne) et augmentent la quotitĂ© de financement par emprunt (68,3%).
Â
La Capitale suit la tendance nationale : ces achats sont essentiellement destinĂ©s Ă lâacquisition de la rĂ©sidence principale et leur proportion reprĂ©sente 60,3% des transactions (versus 55,9% un an auparavant). Ce phĂ©nomĂšne sâest amplifiĂ© aprĂšs le confinement : la part des acquisitions au titre de rĂ©sidence principale a augmentĂ© de 8,2% en comparaison Ă la mĂȘme pĂ©riode lâan passĂ©.
Â
Â
Dans les régions
Â
Dans lâensemble, il nây a pas eu dâexode massif de Parisiens vers la campagne ou le littoral. Quitter la Capitale ne semble pas si Ă©vident que cela. Alors bien sĂ»r, certains secteurs semblent plus attractifs que dâautres comme le Bassin dâArcachon, le nord de la Bretagne, lâancienne Haute-Normandie, lâAisne, mais lâafflux de Parisiens est marginal, et les rĂȘves exprimĂ©s en pĂ©riode de confinement ne se sont pas traduits dans la rĂ©alitĂ©.
Â
Ou pas encore. Les Ă©volutions de prix sont trĂšs disparates selon les rĂ©gions : tandis que lâAuvergne-RhĂŽne-Alpes est relativement stable, la Bourgogne-Franche-ComtĂ©, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Normandie, lâOccitanie et la Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur voient leur prix progresser en-deçà de 5%. En revanche, la Bretagne, le Centre-Val de Loire ainsi que les Pays de la Loire enregistrent des hausses supĂ©rieures Ă 5%. Seule la Nouvelle-Aquitaine voit son prix moyen au mÂČ reculer.
Â
Â
En synthese
Â
LâactivitĂ©, interrompue brutalement le 17 mars dernier, jour 1 du confinement, a redĂ©marrĂ© le 11 mai comme si rien ne sâĂ©tait passĂ©. Lâavant et lâaprĂšs affichent la mĂȘme demande vigoureuse et les prix ont repris leur progression.
Notons toutefois que la rĂ©partition des achats est diffĂ©rente avec un regain dâintĂ©rĂȘt pour la rĂ©sidence principale et une dĂ©saffection relative pour lâinvestissement locatif.
Perspectives
Â
Aujourdâhui les taux dâintĂ©rĂȘt, mĂȘme sâils ont lĂ©gĂšrement remontĂ©, tangentent toujours les plus bas historiques. Les Français considĂšrent plus que jamais la pierre comme la valeur refuge par excellence quand, Ă lâinverse, la Bourse subit des Ă©volutions erratiques et les placements sĂ©curisĂ©s prĂ©sentent une faible rentabilitĂ©.
Â
Dans ce contexte, si les taux ne grimpent pas brutalement et si les conditions dâoctroi ne se durcissent pas davantage, le marchĂ© de lâancien devrait demeurer porteur et la hausse des prix contenue. NĂ©anmoins, il est trop tĂŽt pour mesurer les consĂ©quences quâaura la crise de la COVID-19 sur les entreprises, le taux de chĂŽmage en France et par ricochet, sur lâimmobilier."
Â
Â
Â
Laurent VIMONT
Président de Century 21 France
Â
Â
Â
Â
Â
Â
Â